devoir pour madame M.

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18
05 | 10

Appartement, Schaerbeek, plus ou moins le 18 mai.

Vendredi 21 mai 2010.

Devoir pour Madame M. (11 pages)

Les écrits qui suivent sont issus du blog d'AnneBSollis : Moite, moite, moite. Ce blog a été utilisé comme moyen d'écriture, les commentaires ont été écrits par Anne Beigbeder(admin) ou utilisé pour citer des auteurs. A ce jour, ce blog n'est pas public.

Avertissement : certains des articles ont été écrits après la date signalée dans leur entête. La date des commentaires est toujours réelle.

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01/01/08

Intro-Vrac intemporel

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Dans la vie en général.

J'ai un problème avec la pensée, j'ai une croyance :
si je veux consciemment quelque chose, je ne l'obtiens pas, par contre si je me laisse porter, j'arrive à mes non-fins.
Oui, je sais bien il y a des gens très forts qui tracent des plans, organisent d'avance des itinéraires d'existence et les suivent; il est même entendu, si je ne me trompe, qu'avec de la volonté on arrive à tout; je veux bien le croire, mais, moije le confesse, je n'ai jamais été ni un homme tenace, ni un auteur madré. Ma vie et ma littérature ont une part de passivité, d'insu, de direction hors de moi très certaine.
Huysmans, A rebours.
Capricorne
Ce qui vous stimulera en 2010 :
Le feu de bois, le violet, la bruyère sur la lande et l'odeur de la tourbe mouillée.
Messager boiteux de Strasbourg, almanach 2010, 195e année.

01/07/09

Le mémoire.

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Bruxelles, bar du soleil, début d'après midi.
J'ai retrouvé mon secrétaire au bar du soleil avec les papiers nécessaires à l'inscription en Master à l'Arba.

Secrétaire: Ca consiste en quoi un master?
Anne: Dans mon cas ça devrait parler de mon travail, définir ses thèmes.

Définir les thèmes de ma peinture, voilà, voilà...

J'ai toujours écrit des "impressions" qui me semblaient liées à ma peinture, mais rien que je puisse présenter à côté d'elles sans embrouiller le message, rien de construit.
L'an dernier, j'ai eu prétexte pour exprimer autrement que par la peinture mes "thèmes": Une exposition personnelle, "Blue bruise".
Pour l'exposition Blue Bruise j'avais présenté mes peintures et une vidéo, les séries étaient nommées: Femmes, Crucifixion, Carne et Cosas.
Voici le texte qui décrivait l'expo:
" Le corps est au cœur des peintures. Toiles voraces, cannibales, sœurs bafouées, elles se regardent et se jugent, évaluant leurs chances de survie, Elles se répondent alors et semblent faire partie d'une même pièce de théâtre. "
Chacune de ces séries aurait pu être présentée seule sans trahison, mais l'opportunité de les regrouper en un lieu et de les placer dans un cheminement m'excitait.

4 peintures de femmes, peintes d'après photos ou dans un cas, de dessin de photo:
-1 strip-teaseuse en chien de fusil, d'une couverture de playboy.
-une femme allongée, photographiée par Araki. Que j'ai utilisée pour deux peintures.
-un dessin que j'avais fait dix ans auparavant à partir d'une photo du buste de Zoia, espionne russe condamnée à mort par les Nazis, et dont le corps avait été exhibé sur la place publique.
Ces photos ont en commun le fait qu'elles soient des photos de femmes prises par des hommes. J'ai transformé ces poses figées désirées par ces hommes, en sas dans lequel le temps est en suspens.
Dans le cas de celle d'Araki et de la couverture de Playboy, les femmes posent, mais dans le cas de Zoia, elle est morte, figée par le froid depuis quinze jours au moment de la photo. Or de ces photos, celle dont la charge érotique est la plus forte est celle de Zoia, le froid, figeant la position de la pendaison, a conservé sa cambrure, son visage est doux, comme pacifié après la lutte.

Crucifixion, un triptyque de tableaux de 2X2m. Je ne peux décrire avec des verbes ce tableau, elles est porteuse de plusieurs sens, plusieurs images. Cette crucifixion n'était pas clairement composée d'hommes accrochés à des croix. Plutot des femmes que l'on devinait au travers de taches de couleur.

Carne, une reprise de mes derniers travaux d'école, j'avais demandé à ma mère de m'envoyer des photos de la revue National géographic, j'avais besoin de "vivant".
Quand j'ai repris ces peintures, peu avant Blue Bruise, je leur ai fait peau neuve, en les désincarnant, je gardais leur enveloppe, puis les assemblais en vol. J'ai utilisé du papier d'architecte jaune translucide pour leur peau, ce qui donnait une impression de membrane que j'ai collée avec des taches de peinture rouge cramoisi, comme une coagulation qui signifiait la guérison.

Cosas, d'après photos d'autoportraits de baisers, dessinées en cheveux.

Et enfin, Nonchaland, une vidéo en stop-motion. Projetée sur le plafond d'un lit à baldaquin, la projection démarrait quand une ou plusieurs personnes s'allongeaient sur le lit.
En plongée, dans un cadre blanc comme le bord d'un polaroid mais en mouvement, une femme nue dans l'herbe, mime la décomposition d'une chute.
En vue subjective, dans un jardin nous suivons un adolescent androgyne, Hadrien, en peignoir noir. Il remonte du fond du jardin vers la maison, il remonte le jardin comme on remonte au vent en tirant des bords, indifférent, il croise sur son chemin, 4 peintures de femmes (citées ci-dessus), après la quatrième posée au seuil de la maison, il disparait de l'image en s'introduisant dans la maison. Nous entrons à notre tour, cherchant notre chemin, et nous arrêtons dans la cuisine où nous retrouvons le jeune homme assis, une mère à ses côté qui tient un bébé(une petite fille) dans les bras.
Un texte écrit pour cette vidéo passait en générique sur la tête de ma fille :
Idoles.
Souveraines. Femelles. Entrailles rubis. Parcours du corps comme jardin labyrinthique.
A la recherche du douloureux mystère intérieur, suis-je telle que l'on me voit ou suis-je une autre, suis-je purement physique ou celle de mon passé.
Je suis mes ailes.
Découpez-moi en tranchant mon intimité, vous ne vous rendrez qu'à l'évidence. Ce que je suis n'est que couleurs, rêve, un exemplaire de l'éternité incarnée. Les cheveux longs par désir, les cheveux courts par envie. Ce que je vous offre n'est qu'un espoir d'être Celle-là.
Je suis devant vous comme je suis dans le monde et si je vous fais peur, c'est que vous portez la frayeur. Je suis à chacune de mes respirations, un risque potentiel, malgré tout il faudrait que vous refusiez de me voir pour cesser de vivre, pour vous amputer. Souvent vos yeux trahis m'usent. Je ne désire pas vous connaître, je m'expose à vous uniquement.
Gardez mon secret.
Perdita Durango.


Ce qui liait, le thème récurrent à toutes mes peintures : l'arrêt dans le temps, le besoin d'une douleur pour marquer la nécessité d'un renouveau, pour que des possibles différents existent.

Secrétaire: Notre parcours n'a pas de fin, on s'arrête un instant, digère ce qui vient de se passer, puis on prend une nouvelle direction poussé par le pet de cette digestion.

Commentaires

Le 19 mai 2010 admin à dit :

Je n'ai pas été au bout de l'intuition qui me guidait à l'époque, il y avait dans cette exposition quelque chose de masqué.
Pour reprendre un exemple dans cette exposition : Les femmes. J'ai détourné les poses des femmes de leur première fonction, en les changeant d'échelle(du magazine au 2mpar2m), puis profitant de cet instant je les ai rempli d'autres matières.
La strip-teaseuse accroupie devint "Fuite", le modèle d'Araki "La femme à la carotte" et "La femme au papillon", et le buste de Zoia "L'ange". Ces femmes peintes semblaient avoir changé d'état elles étaient devenues liquide, gazeuse, poudreuse.
Voici mon cheminement dans la création de ces toiles, entendre que le peintre a sublimé l'image aurait peut-être permis au spectateur de s'approprier cette vision, alors que en les donnant tel quel dans un cube, je l'enfermais dans ma vision sans lui laisser une chance de comprendre.

Certaines des toiles présentées avaient été peintes 4 ans avant cette exposition, mon dialogue avec ces toiles était passé, je ne les assumais plus, et pour que l'idée de création existe à nouveau je les ai mises en scène, je les ai re-mystifiées en les plaçant dans un décor... avec un éclairage réalisé par un professionnel du spectacle "vivant".

Tout ce qui j'ai voulu donner par les choix de mise en scène de Blue Bruise peut être éclairci aujourd'hui par ces notes prises durant un cours de la théorie de la communication et de la narrativité de l'image, donné par madame M. cette année :
"Titre du cours : autoportrait prophétique.
"Présence : faire un avec le vivant, est-ce possible d'arrêter d'être dans la représentation?
Traduire la vision de la vision d'un autre(Martyre des dix mille).
Critique du simulacre pour dire la suprématie du vivant sur le mort. Platon.
C'est la question de l'âme qui est essentielle, la connexion avec le Vivant, dans la présence, dans l'instant.

Comment échapper au piège de la représentation, ce qui m'amène à la cette question : comment concevoir un corps qui ne soit pas une image du corps.

16/09/09

Introduction à Monsieur R.

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Académie Royale des beaux Arts de Bruxelles, atelier peinture.
Je demande à une étudiante si je peux rencontrer le professeur du département peinture, elle me désigne Monsieur R..
Monsieur R. connaissait mon nom, c'est lui qui devait présenter ma demande aux autres professeurs, il semblait gêné : il ne connaissait pas mon travail.
-Pourriez me montrer des documents visuels?
Monsieur R. me donne rendez vous dans l'après-midi pour que je lui montre mon travail. Je pars à Schaerbeek, prend mon site internet sur un ordinateur, une peinture roulée de 2m par 2m (l'ange), le métro.
Je retrouve Monsieur R., qui me dit que ce n'est pas la peine de déballer l'ange :
- Ça va être compliqué de le renrouler,
j'insiste :
- Si, si, si,
- Non, non, non.
Bon. J'ouvre l'ordinateur, et lui montre mes peintures en bredouillant des commentaires débiles :
- Ca, c'est un papillon...
Au bout de trois peintures, très gentillement il m'interrompt :
-Bon, les peintures ça va, elles sont ce qu'elles sont, je vois. Mais, quelles sont vos motivations? Pourquoi est-ce que vous voulez faire un master à l'Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles? C'est pour le diplôme? Est ce que vous nous connaissez?
Je pensais être jugée sur mes peintures et il m'interrogeait sur mes motivations.
-Oui mais pas seulement, pour l'échange.
-Est-ce que vous avez une idée de vos thèmes de recherche?.
Je sentais que j'étais en train de le perdre.
-Oui, oui, bien sur : Le corps, les cheveux, l'intime.
-Bon, d'accord, renseignez vous sur qui nous sommes, nous éditons une revue qui s'appelle "La part de l'œil", le numéro 11 s'appelle : Médecine et arts visuels, Madame M. a écrit sur le corps, moi, mon travail porte sur le handicap.
J'avais une semaine pour les connaitre, définir ma recherche et désigner ceux qui me dirigeraient.

Commentaires

Le 17 avril 2010 admin à dit :

Je suis sortie, je me suis assise dans un bar et j'ai pleuré. Après quoi j'ai fait ce que m'avait dit Monsieur R., je me suis renseignée sur qui ils étaient, j'ai pris un numéro de La Part de l'Oeil sur Georges Bataille, un de mes auteurs de prédilection, un numéro sur l'art et la médecine, à la lecture de ceux-ci, j'ai réalisé que j'avais affaire à des vrais intellectuels. Puis j'ai regardé dans les yeux mon secrétaire et lui ai dit que nous avions une semaine pour définir mes thèmes de recherche. Nous avons repris cet exercice là où nous l'avions laissé lors de mon inscription au début de l'été : L'océan des possibles. Cette fois-ci les thèmes s'affinaient, se précisaient, aiguillés par la personnalité de ceux dont je venais d'apprendre l'existence, ce que je lisais de leurs écrits m'apparaissait comme des enseignes lumineuses :
"Au delà de la RESSEMBLANCE dans la REVERSIBILITE,
BASCULEMENT ET INSTANT,
RENVERSEMENTS REFLETS,
INVERSER, DOUBLURE, décliné, dédoubler,
"In ictus oculi"
Le temps d'un clin d'œil correspond à l'instant du basculement.(de la mort à la vie, de la vie à la mort).
Ni mas. Ni menos. Double basculement de la vie à la mort, de la mort à la résurrection.
MISE EN ABIME qui s'ouvre sur des PASSAGES.
RENVERSEMENTS.
DEPLIER. DECLINER.
REVERSIBILITE ANIMALE.
DEVORATION
CAPTURE DU CORPS..."Révélant l'inanité du temps discursif pour ce qui concerne la vie."Chakè Matossian
ARTICULATION de la conscience et du temps dans le domaine de l'esthétique.Véronique Bergen
PROCESSUS d'EFFACEMENT, de TRANSFORMATION. Lucien Massaert
JEU des LIMITES des DIFFERENCES des FRONTIERES.
PASSAGE de l'INTERIEUR vers l'EXTERIEUR.
RUISSELLEMENT
SE VIDER
de l'existence.
Rapport entre l'INFORME et le REPRESENTE.
CRACHAT et ANEANTISSEMENT;
DISSOUDRE ALTERER se défaire.
L'oeil DISCERNER.
SURPASSER le POSSIBLE LIMITE.Georges Bataille
LE DOMAINE DES POSSIBLES. Moi"

Cette semaine là mes thèmes de recherche ont eut diverses définitions :

Moi : Je peins l'instant comme une rupture.
Moi : Le cheveu a lié tout ces instant à un moment.
Secrétaire : Mémoire : envie-utiliser l'œuvre passé comme un support de pensée, comme un modèle possible aux œuvres à venir fantasmées aujourd'hui.
Secrétaire : Titres éventuels :
1-Moite, moite, moite.
2-La part de l'autre trou.
Moi : Moteur : un cheminement vers l'autre...
Secrétaire : L'oubli comme aïku, prière, moyen d'accès, moyen d'ouvrir la porte vers un paradis.
Moi : L'oubli et le retour, l'instant(comme par capillarité).
Secrétaire : Le refuge et la sortie de son refuge.
Secrétaire : Deux instants(réflexes), je réagis à lui(sortie de la rêverie), soit je montre quelque chose(masque).
Secrétaire :, Moi : Moite, moite, moite. Ce qui remonte à la surface par capillarité. Cheveux. La peau. Femme laisse transparaitre, un bout visible. Remonter à la surface, le temps comme un lieu.
Secrétaire : Deviner, inverse de l'empreinte, de l'intérieur vers l'extérieur, suaire inversé.
Moi (à Schaerbeek): Filtre : voile sur le visage. Vitre et image.
Russel Banks : Je me sentais aussi isolé que dans le rêve d'un inconnu.
Secrétaire :, Moi : Capillarité, liquide remontant à la surface par un conduit qu'il ne devrait pas forcément prendre, par sa seule force, force sa sortie.
Moi : Ne plus penser, oubli, par la répétition d'une action, dédoubler, mimer, décliner.


Une semaine après voici ce que nous avions défini :
De AnneBSollis à Monsieur R.,


Monsieur,

voici comme convenu lors de notre entrevue mes thèmes de recherche, la liste des professeurs par qui j'aimerais être dirigée et quelques images de mes peintures.

TITRE : Moite, moite, moite.

SUJET : Le cheveux comme support à la capillarité du songe.

Les thèmes traités :

La part émergente de l'inconscient au moment de la prise de conscience.

La part visible de l'inconscient au moment de la prise de conscience.

La part visible du songe au réveil(Moite, moite, moite).

Incarnation-dés incarnation.

L'intimité vue par les autres.

L'intimité exposée.

Perméabilité du réel aux songes.

Note : Parmi les auteurs qui m'ont influencée et aidée à construire mon travail :

Antonin Artaud, Georges Bataille, et Luce Irigaray.

PROFESSEURS dont j'aimerais me rapprocher pour m'accompagner dans ma recherche :

Vous(Monsieur R.), Madame M., Véronique Bergen, Monsieur M1..

Ce qui me donne envie chez eux :

Vous, Monsieur R. : êtes peintre et parlez du rêve, du corps et de l'intime.

Madame M. : pour les thèmes sur lesquels elle a travaillé : Art et anatomie, sacré et profane (Dans les mots qu'elle emploie je retrouve tous les sujets sur lesquels je travaille depuis le début).

Véronique Bergen : son sujet de doctorat, « Articulation de la conscience et du temps dans le domaine de l'esthétique ».

Monsieur M1. : pour sa réflexion sur la linguistique, j'ai sacrément besoin de quelqu'un qui me donne des pistes pour verbaliser ce que j'ai peint jusque là.
Je vous remercie, n'hésitez pas à me joindre.

ELEMENTS JOINTS : 4 feuilles avec quelques représentations de mes peintures.

21/09/09

Introduction à monsieur M1.

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Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles, atelier de dessins, 11 heure
J'ai reçu vendredi par mail, une convocation de Monsieur M1. :
Bonjour,
Monsieur R., m’a transmis votre dossier d’inscription.
Pourriez-vous passer me rencontrer lundi matin entre 9 h et 12 h 30 à l’Atelier de dessin ?
Merci
Monsieur M1.
Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles
Editions La Part de l'Oeil
144, rue du Midi
B-1000 Bruxelles
Tél./Fax : +32 / 2 / 514.18.41
www.lapartdeloeil.be

Cette journée est importante puisque c'est le jour ou j'ai rencontré Monsieur M1 et c'est ce jour là où il a été dit que je ferai un Master en dessin, seulement Monsieur M1. a été particulièrement désagréable en parlant de ma peinture ce jour là, et même si j'ai superbement réagi le jour même, il s'avère que a postériori je n'ai pas envie de me souvenir de tous les mots employés pour dire du mal de mon travail, donc en sautant les grossièretés commises ce jour là, je vais faire un bref résumé. Monsieur R. pour une raison obscure ne pouvait pas me prendre en peinture, par contre mes thèmes se rapprochaient beaucoup des thèmes abordés cette année par Monsieur M1. donc dans sa grande mansuétude il acceptait de me prendre en dessin.

Commentaires

Le 14 avril 2010 admin à dit :

Excitée, mise en jeu, défiée. Ça m'a stimulée, libérée. C'est Monsieur M1., joueur, qui en me proposant de refuser tout ce que j'avais fait jusque là, m'ouvrait un nouveau terrain tout frais, et il se plaçait tel Jiminy Cricket dans mon aventure. Je ferai donc du dessin et je ne servirai pas mes tripes au public, tel était notre contrat.

Le 14 avril 2010 Russell Banks à dit :

Texte : ...pour nous instruire du vertige qui vient quand sont abolis les repères de notre savoir traditionnel."Le livre de la Jamaïque.

05/11/09

Le rêve des nouilles

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Paris, appartement dans le XVeme arrondissement, nuit. Veille de l'échographie. Hier j'ai acheté le livre de Paul Cox : Le Cox Codex 1.

  1. Aujourd'hui j'ai fait le rêve des nouilles, qui consiste à avoir une intuition et une vision de ce que l'on doit faire pour réussir.(Kung-Fu Panda, DreamWorks Production)

  2. 1.Surtout que ça ne me ressemble pas trop, ne pas chercher au tréfonds de mon âme.

  3. 2.J'ai rêvé que je présentais le travail d'un autre à une galerie et que l'on me prenait illico. Dans mon rêve je trichais, je présentais le travail de Ryman, quelqu'un que je ne connaissais même pas.

  4. 3.Il s'agissait de plein de dessins très bien faits, de SCENES, avec plusieurs personnages genre Otto Dix mais il y avait aussi des peintures, grandes, de personnages toujours un peu cartoon, stylisés, genre dessins américains underground expressionnistes, avec beaucoup de couleurs. Il y avait une ligne ou plutôt une multitude de lignes qui rappelait en peinture mon "bic RVBN". On me parlait d'un caisson et j'insistais sur l'importance du ???caisson??? dans mon œuvre. Il y avait trois formats : la taille de mes dessins au bic, un peu plus grand et carrément plus grand en peinture. Je crois que le caisson était une référence historique.

En tous cas je veux réussir. Conclusion : m'entrainer au détachement, trouver des techniques qui freinent, qui ralentissent ma conscience, bic, fragment, travailler le formel, la trame, créer du temps. Ca ne vient PAS de MOI.

Commentaires

Le 14 avril 2010 Chuck Close à dit :

as Duchamp says, The artist has only 50% of the responsability, and that's to put the work out.

Le 21 mai 2010 admin à dit :

En travaillant sur le devoir pour Madame M., j'identifie aujourd'hui la référence historique au "Caisson" à l'arche de Noé.

Le 21 mai 2010 admin à dit :

Je retrouve une note du premier décembre prise lors d'un cours de Madame M. : "Comme dans un rêve, traverser et traversée. Flotter."

Le 21 mai 2010 admin à dit :

Je me suis souvenu à postériori que Ryman est un artiste minimaliste qui réalise des monochromes blancs.

Le 21 mai 2010 admin à dit :

2 ans auparavant, sur le mur de mon atelier, j'avais écrit : "L'image est l'impossibilité de..."

22/01/10

3 éléments

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Académie Royale des beaux-arts, matin après une échographie
Monsieur M1. m'a dit que les 3 éléments, photos, dessins d'après photo, bic, étaient indissociables.
Si on enlève un de ces éléments, mon travail n'a plus le même intérêt.
C'est le tremblement de la main, l'indétermination du trait dans sa relation à l'image photographique qui rend le travail intéressant, parce qu'inattendu, voire improbable.
Le flottement entre le sujet, le processus/procédé, et l'impact doivent être mis en avant.

08/03/10

De Anne Beigbeder : Travail en cours.

Classé dans : Révélation | 1 commentaire(s)

De Anne Beigbeder :Travail en cours.‏ De : Anne BEIGBEDER (annebeig@hotmail.com) Envoyé : lun. 08/03/10 11:45 À : info@lapartdeloeil.be; chamatossian@hotmail.com; aram.mekhitarian@skynet.be; tristantremeau@yahoo.fr Pièces jointes : 1 pièce jointe coiffeDeM...jpg (378,9 Ko)


Chers professeurs,

je ne peux commencer un mail, même à mes professeurs, sans annoncer, que :
Mathias, Enkidu, Emmanuel, Labarrère--Beigbeder est né le 18 février 2010 à Tourcoing. La maman et le bébé se portent bien.
Mon quotidien et ma tenue vestimentaire du moment m'interdisent l'accès à vos cours pour l'instant.
Je consacre la petite partie de mon cerveau disponible à avancer sur mon mémoire et je guette l'instant où je pourrai dessiner à nouveau.
Comme certains d'entre vous me l'avaient évoqué, ce que je vis en ce moment n'est pas sans rapport avec mon sujet de mémoire ("Moite, moite, moite. Le cheveu comme support à la capillarité du songe.",voir photo),
j'espère revenir prochainement à l'école pour vous soumettre ce que j'aurai collecté dans mon foyer.
Anne.

Commentaires

Le 21 mai 2010 admin à dit :

Depuis que j'ai entamé le travail pour Madame M., j'ai cherché à plusieurs reprises à faire une analogie entre mon travail et les légendes du Mont Ararat, sans y parvenir. Aujourd'hui après avoir terminé l'écriture de ce devoir, m'apparait la nécessité pour certains créateurs, de noyer, enfouir, oublier leur création précédente, pour laisser la place à une nouvelle création. Sans me comparer à Noé, Durer, Léonard de Vinci ou Outanapishtim, mon itinéraire cette année est passé par le doute de Blue Bruise, le déluge provoqué par Monsieur M1., un long flottement (que je lie aussi à mon état de femme enceinte), puis au surgissement grâce à ce devoir, d'une terre que je croyais oubliée.

13/04/10

Paul Cox, Cox codex 1.(extrait)

Classé dans : Influences | 2 commentaire(s)

Avertissement : Seuls les 2 derniers commentaires de l'article étaient en rapport avec le sujet du devoir, afin de ne pas parasiter votre lecture je n'ai pas recopié ici l'article en entier. Si vous désirez prendre connaissance du contexte de ces commentaires vous pouvez consulter l'article à cette adresse : http://annebsollis.com/moite/?article18/cox-codex-1

Commentaires

Le 14 avril 2010 admin à dit :

Ne pas figer, ne pas tout mettre dans un dessin, en faisant plusieurs dessins je me libère de ma censure. Le multiple opposé à l'unique me permet de créer en faisant confiance au temps : si tout n'est pas dans ce dessin, j'en ferai un autre en complément.
La confiance dans le temps donne accès à la prolifération, à l'ensemble de fragments, il n'y a pas d'Oeuvre, mais bien un ensemble de dessins modulables.

Le 14 avril 2010 admin à dit :

Je retrouve cette idée de prolifération au moment même du geste du dessin, je ne choisis pas de prendre tel pinceau et de le tremper dans telle couleur, je laisse monter en grattant le papier. Le trait est multiple, rythme/fréquence.
Jusque là en peinture je faisais de l'irréversible : je posait un sploch qui me donnait la sensation d'exister : un éclair unique, qui déchire le ciel définitivement.

27/04/10

Le bic

Classé dans : Révélation | 0 commentaire(s)

Schaerbeek, Anne donne un biberon à Mathias.
Ce que je fais aujourd'hui me rappelle mes essais de collages, le premier était une commande :
"Un lapin fou de 2 mètres de haut", commandé par le père d'un adolescent (Hadrien) pour Noel.
J'avais aimé à l'époque, découper des filles de magasines, c'est un matériaux léger, un outil d'adolescente, accessible dans les gares, juste à côté des bics 4 couleurs.
Tu pars du fond, ça monte progressivement, tu ne sais pas ce que ça va donner, c'est un principe de révélation. Mon travail, pourrait être comparé à celui d'un laborantin, c'est de l'ordre de l'expérience chimique à ce détail près : je suis distraite, je ne regarde pas chaque détail, j'attends une matière.
J'aimais aussi maculer ces jeunes filles de magazines de ketchup, et je vernissais le tout.

27/04/10

NonChaland

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Schaerbeek, appartement. Anne allaite Mathias.
Tout ce qu'on vient de dire, me donne envie de faire NonChaland au bic.

18/05/10

devoir pour madame M.

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Appartement, Schaerbeek, plus ou moins le 18 mai.

Nous avons écouté hier une conférence de monsieur M. sur le simulacre, et le corps, dans lequel il évoquait les multiples créations autour de Saint-Sébastien. Tous ont adoré cribler de flèches son corps. Si le visage extasié participe au simulacre de la pose, chaque percée peinte fragmente et isole le corps par la douleur.
Cette année j'ai dessiné à partir de photos de parties de mon corps, prises sans que je sois consciente de la partie capturée.
Isolées de la globalité du corps, les photos de ces fragments donnaient une impression proche de celle que procure un paysage. Ce n'est plus moi, l'idée du corps est enlevée, c'est avant tout une photo, j'enlève l'identité, il y a une dépossession, ce n'est pas le corps que je représente, le cil, un oeil, ou le côté moite, en reproduisant ces photos au bic, je cherche à restituer l'encre de l'imprimante sur le papier, la surface.

Commentaires

Le 21 mai 2010 admin à dit :

Notes prises lors d'un cours de Madame M. le premier décembre 2010 :
L'homme est un petit monde dans le monde, corps morcelé et lieu géographique précis.
Au sujet du trait de Durer, le trait cerne une zone de souffrance et de renaissance.
Pas une pensée de "quelque chose", mais c'est une pensée sur soi, de soi qui va produire LA VERITE, d'où le lien avec les autoportraits prophétiques. Ne pas ajouter, faire le vide, en philosophie ramener tout le divers à l'unité (la vérité) absolue. Produire l'unité, le vrai immuable en soi, présence de la distinction dans l'unité philosophique, problème de la distinction, de la division, le problème n'est pas la représentation. Moi et la pensée de moi=division. Le simple être n'est jamais qu'une moitié, la conscience une moitié, en pensant cette disjonction je crée l'unité. L'absolu n'est pas posé dans la chose mais dans l'unité des deux. Tout va tourner autour de l'abstraction de cette division. Une vision opposée à la représentation.

Commentaires

Le 21 mai 2010 admin à dit :

Notes prises lors d'un cours de Madame M. le premier décembre 2010 :
L'homme est un petit monde dans le monde, corps morcelé et lieu géographique précis.
Au sujet du trait de Durer, le trait cerne une zone de souffrance et de renaissance.
Pas une pensée de "quelque chose", mais c'est une pensée sur soi, de soi qui va produire LA VERITE, d'ou le lien avec les autoportraits prophétiques. Ne pas ajouter, faire le vide, en philosophie ramener tout le divers à l'unité (la vérité) absolue. Produire l'unité, le vrai immuable en soi, présence de la distinction dans l'unité philosophique, problème de la distinction, de la division, le problème n'est pas la représentation. Moi et la pensée de moi=division. Le simple être n'est jamais qu'une moitié, la conscience une moitié, en pensant cette disjonction je crée l'unité. L'absolu n'est pas posé dans la chose mais dans l'unité des deux. Tout va tourner autour de l'abstraction de cette division. Une vision opposée à la représentation.

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