L'artiste émancipé par le bic et l'image.

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02 | 11

Pensivité de l'image. Croire notre oeil.



Nous ne choisirons pas des photos ou des modèles pour ce qu'ils représentent mais bien pour leurs formes, leur composition, le stimuli qu'elles procurent. Pas de narration, juste des impressions indéterminées.
Une fois la photo ou le modèle choisi, le reproduire au bic 4 couleurs. Puis un autre, et encore un autre jusqu'au moment ou l'on arrête de produire, pour regarder ce qui est produit, et savoir si on va l'exposer et si oui, comment. Les avantages de la contrainte du bic 4 couleurs : pas de palettes, pas de choix, je vois, je dessine, pas le temps de penser.C'est le le flottement entre le sujet , l'indétermination du trait dans sa relation à l'image photographique qui rendra le travail intéressant, parce qu'inattendu, voire improbable.




> Ce titre fait référence au livre de Jaques Rancière "le spectateur émancipé" et en particulier au chapitre "l'image pensive".
En voici un extrait, il y souligne une tentation de maitrise ou de synthèse fréquente dans la relation à l'image qui , dans le cadre de la création, peut scléroser et la main et l'œil. :
Cette indétermination remet en cause l'écart que j'ai essayé de marquer ailleurs entre deux idées de l'image : la notion commune de l'image comme double d'une chose et l'image conçue comme opération d'un art.
Parler d'image pensive, c'est marquer à l'inverse, l'existence d'une zone d'indétermination entre pensée et non pensée, entre activité et passivité, mais aussi entre art et non-art.
Paraphrasant des propos du livre de Barthes, "La chambre claire", Rancière dit : ...ramener le dispositif technique à un processus chimique et identifier le rapport optique à un rapport tactile...répudier tout savoir, toute référence à ce qui dans l'image est l'objet d'une connaissance pour laisser se produire l'affect du transport.

Au moyen du bic nous partirons du fond, la matière montera progressivement, c'est un principe de révélation. Notre travail, pourrait être comparé à celui d'un laborantin, c'est de l'ordre de l'expérience chimique à ce détail près : nous serons distraits, nous ne regarderons pas chaque détail, nous attendrons une matière.
Ici, dessiner sans penser à ce que l'on fait, permettra de construire du sens à posteriori.
Pour cela il faudra accepter les allers - retours entre état conscient et inconscient .
Ne rien figer, ne pas tout mettre dans un dessin, en faisant plusieurs dessins nous nous libèrerons de notre censure. Le multiple opposé à l'unique permettra de créer en faisant confiance au temps : si tout n'est pas dans ce dessin,nous en ferons un autre en complément. La confiance dans le temps donnera accès à la prolifération, à l'ensemble de fragments, il n'y aura pas d'Oeuvres, mais bien un ensemble de dessins modulables.
Le processus est premier dans ce travail, puis viendra l'articulation d'une pensée .
Voici une dernière citation, du deuxième chapitre de "L'interprétation des rêves." de Freud.
Ces quelques mots peuvent être utilisés comme un fétiche qui permettrait de se persuader que l'on doit trouver la force de s'abandonner au moment de créer.
Schiller évoque dans une lettre à son ami Körner:
" Il me semble que la racine du mal est dans la contrainte que ton intelligence impose à ton imagination. Je ne puis exprimer ma pensée que par une métaphore. C'est un état peu favorable pour l'activité créatrice de l'âme que celui où l'intelligence soumet à un examen sévère, dès qu'elle les aperçoit, les idées qui se pressent en foule. Une idée peut paraître, considérée isolément, sans importance et en l'air, mais elle prendra parfois du poids grâce à celle qui la suit; liée à d'autres, qui ont pu paraître comme elles décolorées, elle formera un ensemble intéressant. L'intelligence ne peut en juger si elle ne les a pas maintenues assez longtemps pour que la liaison apparaisse nettement. Dans un cerveau créateur tout se passe comme si l'intelligence avait retiré la garde qui veille aux portes : les idées se précipitent pèle- mêle et elle ne les passe en revue que quand elles sont une masse compacte. Vous autres critiques, ou quel que soit le nom qu'on vous donne, vous avez honte ou peur des moments de vertige que connaissent tous les vrais créateurs et dont la durée, plus ou moins longue, seule distingue l'artiste du rêveur."

------------------------------------------------ A l’attention de Dominique Berthommé Proposition de Stage (ler jet) Corps, inconscient, fragments, fils, pinces et bic 4 couleurs. Les thèmes : TITRE : Moite, moite, moite. SUJET : Le cheveu comme support à la capillarité du songe. THÈMES: * La part émergente de l'inconscient au moment de la prise de conscience. * La part visible de l'inconscient au moment de la prise de conscience. * La part visible du songe au réveil(Moite, moite, moite). * Incarnation - désincarnation. * L'intimité vue par les autres. * L'intimité exposée. * Perméabilité du réel aux songes. Pourquoi le bic 4 couleurs, l'inconscient et le corps dans le cadre d'un stage? Parce que a priori tout le monde en a et passe son temps à les oublier. Le processus est premier dans ce travail, puis vient l'articulation d'une pensée , l' accrochage, le temps, travailler le fragment, l'idée du corps comme un vêtement, le rêve, l'image photographique, l'image mouvante.... En partant de photos de parties de son propre corps prises au téléphone portable, ne pas choisir des photos pour ce qu'elles représentent mais pour leurs formes, leur composition, le stimulus qu'elles procurent, aucune narration, juste des impressions indéterminées. Une fois la photo choisie, la reproduire au bic 4 couleurs. Les avantages de la contrainte du bic 4 couleurs : pas de palettes, pas de choix, je vois, je dessine, pas le temps de penser. Ici, dessiner sans penser à ce que l'on fait, permet de construire du sens à posteriori. Pour cela il faut accepter les allers - retours entre état conscient et inconscient . Référence au procédé photographique : apparition/disparition/révélation Lien entre l'inconscient, le fil, le téléphone portable, le bic, le gribouilli : « Doodle-Body ». Accrochage et articulation de la pensée : Ces fragments peuvent être additionnés, montés sans ordre strict, suspendus à des fils. Cela permet de faire glisser les dessins les uns par rapport aux autres, de créer des espaces, de jouer avec eux. Les fils deviennent une partition et chacune des images peut être prolongée d'un blanc ou liée à une autre. Chaque déplacement enclenche une autre histoire, ce sont des blocs qui se croisent, se juxtaposent, les idées qui émergent alors viennent des accidents que l'on provoque en les regardant. Les fils et les pinces rendent cette pensée flexible. Arrachement à soi-même (c’est bien cet arrachement au narcissisme qui est essentiel) : Accepter le fragment comme la construction d' un tout et l’implication du corps, rapport physique/charnel entre se laisser aller, se rendre disponible pour donner à voir. Enlevant l'identité je me dépossède de l'idée d'un corps unique. Et me dépossédant de cette idée de corps unique, le-les corps deviennent une matière à modeler, le corps-vêtement suspendu à un fil , un accessoire. Le multiple dés-angoisse. Je ne pose pas l'absolu dans la chose mais dans l'unité de ces choses créées par la multiplicité. En pensant cette disjonction je crée l'unité. Une vision opposée à la représentation. Je retiens cette vision : si on prend le corps comme un vêtement, on peut en changer. Cette idée seule justifie l'envie de multiplicité des visions d'un seul corps. Le Blog : une réflexion sur une création. Dialogue entre soi et soi. Partant de mots, c’est, en quelque sorte, comme si une nouvelle création, un nouveau jeu, disons un jeu textuel, accompagnait la création première. Créer et retenir, grâce aux temps de présentation qui ponctueraient le stage, les étapes de cette création. Analyse et descriptif du procédé créatif ou processus de création. Aller - retour constant entre l' analyse et le descriptif à la manière des allers - retours qui constituent le processus de création. Accepter le choix d' une forme fragmentaire et fragmentée qui s' inscrit dans un temps réel celui du journal intime, du blog. Parler à la première personne, mais toujours s’adresser à l’autre: Moi-Te , Moi-Te, Moi-Te soit on considère (à l’américaine) que la constitution d’un “moi” fort est la solution à tous les problèmes, soit on considère à la française (voir Maurice Blanchot par exemple) que l’art est un processus de “DESUBJECTIVATION” (sujet étant ici pris au sens philosophique classique). Travailler sur le nouage des trois registres : IMAGINAIRE, SYMBOLIQUE, REEL est pour lui (et pour moi) essentiel. Il s’agit d’un exercice comme un espace-temps-pris, comme si avant il n’y avait pas eu de création jusque-là et après… on ne sait pas. "L' art est un jeu d' enfant" Marx Ernst . Référence aux surréalisme (Man Ray) Support théorique : Rancière, Barthes, Freud, Jung, Lacan, Blanchot. et plus… Ces thèmes peuvent se concrétiser en dessin et accrochage de textes, en installations envahissantes ou discrètes, il s'adresse à un public averti (il est nécessaire que les élèves maîtrisent suffisamment le dessin pour que ce ne soit pas un frein à la production).
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Les thèmes : TITRE : Moite, moite, moite. SUJET : Le cheveu comme support à la capillarité du songe. THÈMES: * La part émergente de l'inconscient au moment de la prise de conscience. * La part visible de l'inconscient au moment de la prise de conscience. * La part visible du songe au réveil(Moite, moite, moite). * Incarnation - désincarnation. * L'intimité vue par les autres. * L'intimité exposée. * Perméabilité du réel aux songes.
Les avantages de la contrainte du bic 4 couleurs : pas de palettes, pas de choix, je vois, je dessine, pas le temps de penser. Ici, dessiner sans penser à ce que l'on fait, permet de construire du sens à posteriori. Pour cela il faut accepter les allers - retours entre état conscient et inconscient . soit on considère (à l’américaine) que la constitution d’un “moi” fort est la solution à tous les problèmes, soit on considère à la française (voir Maurice Blanchot par exemple) que l’art est un processus de “DESUBJECTIVATION” (sujet étant ici pris au sens philosophique classique). Travailler sur le nouage des trois registres : IMAGINAIRE, SYMBOLIQUE, REEL est pour lui (et pour moi) essentiel. Il s’agit d’un exercice comme un espace-temps-pris, comme si avant il n’y avait pas eu de création jusque-là et après… on ne sait pas.

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