THEME : Visite corps-jardin

Je pense au corps comme blessure, comme ouverture, comme une porte nous menant dans une autre dimension.

Corps Psychique, viscéral, atomisé, spirituel.

Je rêve d’une cartographie, d’une ballade singulière dans le-les corps d’une femme.

Ces corps-enclos, illimités, prennent la forme d’un jardin, d’un mouvement ’intérieur vers l’extérieur, d’une extase.

Le jardin -corps est un chemin ,une spirale, une bouche ,un labyrinthe une circulation, un flot de sang, un enfermement, une folie, un monde intérieur ,un télescopage d’époques, il représente le temps en mouvement sans possibilité de retour en arrière , l’idée de notre mort, avec pour seul retour notre mémoire.

C’est mon Unité.

L’univers d’une enfant ,sa définition du monde et de ses limites avant sa sortie dans le monde. Cette mémoire, ce lieu, conduisent à plein de ramifications sans fin : gonflement du temps, de l’être, des fantasmes qui viennent me visiter dans ce jardin-corps.

Une enfant d’avant mon temps me guide .

Etat modifié, absorbée par la lumière nature, dans ces jeux d’enfance je recherche des mondes parallèles qui conduisent à la perte de conscience, désir de fusion avec la nature ou l’essence de toute chose .

Tel Dante au début de la divine comédie, « Inferno »:

« Nel mezzo del cammini di nostra vita mi ritrvai per una selva oscura, ché la diritta via era smarrita. »

je traverse l’apparence, et me perds dans le réel au cœur de ses multiples pistes, labyrinthes, sens, et contre-sens qui nous habitent.

Ce sont des corps flottants, indéterminés, perdus dans l’espace et le temps incertain, corps imprévisibles, corps apparitions et disparitions, corps absorbants, absorbés, se consumants jusqu’à l’anéantissement dans une sensation d’éternité et de mort.